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Photo du rédacteurM B ©

la villa Valmer

Infos du collectif "Laisse Béton"

Les promoteurs, toujours eux, ont encore frappé. Très fort sur la villa Valmer, où le promoteur, totalement incompétent a essayé de se justifier sur la destruction d'une partie de la villa. Les travaux ont été immédiatement suspendus par la municipalité. Il faut supprimer définitivement le bail emphytéotique signé entre l'ancienne municipalité et ce promoteur voyou ! C'est scandaleux ! La promotion immobilière se dévalorise grandement en gardant dans ses rangs cet individu ignare !



Quand Payan monte à la Villa Valmer taper sur les doigts d’un promoteur hors de contrôle par Violette Artaud le 14 Avr 2021


Ce mardi, les pelleteuses étaient en action à la villa Valmer pour transformer la bastide de la corniche Kennedy en hôtel de luxe. Sauf qu'elles ont démoli une partie de la bâtisse sans aucune autorisation, suscitant l'ire du nouveau maire.


Le promoteur a fait démolir une extension située à l'arrière de la Villa, alors qu'il était censé la laisser intacte.

Mais enfin ! On ne fait pas ça ! Et encore moins sur un bâtiment avec un intérêt patrimonial !” Le bâtiment, c’est la villa Valmer, l’une des plus célèbres maisons de la corniche Kennedy, perchée sur les hauteurs du parc du même nom. Celle qui parle, l’élue à l’urbanisme de la Ville de Marseille. Ce n’est pas tous les jours que l’adjointe vient contrôler des travaux en urgence. Effarée, Mathilde Chaboche s’adresse à Pierre Mozziconacci, promoteur immobilier qui compte transformer la bâtisse du XIXe en hôtel 5 étoiles. Il bénéficie pour ça d’un bail emphytéotique, bien que la mairie reste propriétaire. Ce mardi 13 avril, il a pris l’initiative de faire démolir une extension plus récente du bâtiment sans aucune autorisation préalable. De quoi faire bondir Benoît Payan de son fauteuil de maire.

Avant même l’élue à l’urbanisme, l’édile s’est empressé de se faire conduire sur place. “Le permis n’est pas respecté. Et il n’y a pas, non il n’y a pas, de permis modificatif”, explique-t-il à la presse, devant le fait accompli. Un peu plus loin, des ouvriers patientent sur l’imposante balustrade qui donne à voir la baie sud de Marseille. Ils ont fini leur journée et le travail de démolition entrepris le matin même n’est plus à faire. Sur le tas de gravats, le promoteur Pierre Mozziconaci discute avec les agents de la Ville dépêchés sur place pour établir un procès-verbal.

ÇA RESSEMBLE BIEN À UNE INFRACTION”

Face aux quelques journalistes alertés de la situation par des riverains, Benoît Payan pèse ses mots pour contenir son énervement : “Nous venons d’avoir une discussion… franche. Les services diront s’il s’agit d’une infraction, mais ça y ressemble bien.” Le déplacement du maire en personne rappelle que la Villa est un des symboles de la nouvelle majorité. Lors du mandat précédent, Benoît Payan s’était opposé, avec un important soutien citoyen, à la privatisation du haut du parc décidée par la majorité Gaudin. Le 5 mars dernier, la mairie donnait une conférence de presse sur place pour rappeler qu’elle allait tenir l’une de ses promesses de campagne : si la Villa est belle et bien cédée, le parc restera public, tout comme la terrasse, où un bistrot sera installé.

Mais si la nouvelle mairie et le promoteur semblaient avoir fini par s’entendre, Pierre Mozziconacci donne aujourd’hui du fil à retordre au maire et à ses services. “Force fait loi !”, n’a de cesse de répéter le promoteur rattrapé par la patrouille. Après avoir démoli un petit local avec l’autorisation de la Ville, ce dernier a pris la décision d’aller plus loin et de démolir l’importante extension à l’arrière de la bâtisse, sur conseil de ses architectes, assure-t-il.



Villa Valmer, et après le coup de pelleteuse on fait quoi ?

Après la destruction scandaleuse du pan arrière de la Villa Valmer, la Ville de Marseille envisage toutes les options pour répondre à l’acte insensé commis par le promoteur immobilier, son locataire. DAVID COQUILLE /FRANCE /16/04/2021 | 10H07

Deux jours après la destruction non autorisée des terrasses à l’arrière de la Villa Valmer de 1865 et la saisine de la justice, la municipalité affûte ses lames. Elle peaufine avec son avocat sa réponse au fait accompli spectaculaire posé par le promoteur Pierre Mozziconacci qui a fait comme bon lui semblait en violation du permis de construire. La réplique à venir n’exclut pas l’option nucléaire de la résiliation pure et simple du bail emphytéotique.

L’adjointe à l’urbanisme, Mathilde Chaboche, a enjoint mercredi au promoteur par courrier d’arrêter les travaux sauf de mise en sécurité et signalé au procureur ce délit au Code de l’urbanisme. Passé le délai contradictoire de huit jours, la mairie prendra un arrêté interruptif de travaux dont la durée reste à fixer. Une réunion d’arbitrage est prévue en mairie ce vendredi avec Benoît Payan, les principaux élus et directeurs de service. « Tout est envisageable. L’hypothèse la plus radicale n’est pas exclue » confie Mme Chaboche à La Marseillaise. « On est sur un gros enjeu juridique, politique et financier. On attend d’avoir tous les éléments pour décider quel chemin on prendra. »

La perspective d’un contentieux lourd s’ouvre. Le promoteur a engagé 17 millions d’euros dans cette opération. Si son coup de force visait à mettre au défi la nouvelle mairie, c’est réussi. Envolé le capital confiance acquis lors des négociations avec le Printemps marseillais qui avait réussi à récupérer l’intégralité du parc public. La venue de Benoît Payan sur le site avec deux adjoints a révélé un promoteur « fuyant et penaud en apparence ». « Il a compris qu’il s’est mis dans une situation compliquée » observe Mme Chaboche. « Mais s’il faut trouver un plan B, on le trouvera. L’enjeu, c’est la préservation de ce patrimoine qui passe par une réhabilitation lourde. On ne laissera pas la Villa Valmer dans cet état. »

« L’hypothèse la plus radicale n’est pas exclue »

Les architectes mandataires du promoteur, Vincent d’Ortoli et Philippe Puvieux de l’agence d’architecture 331 Corniche, n’ont pas répondu à nos demandes. Eux qui portent la transformation de la demeure en cinq étoiles ont-ils validé la destruction comme l’affirme le promoteur. Rien n’est moins sûr.

« Il faut sortir de l’émotion » estime Michel Escande, l’architecte du patrimoine qui a fait en 2019 l’étude patrimoniale de la Villa Valmer pour ses deux confrères. « Je ne veux pas rentrer dans la polémique, ce n’est pas mon rôle. Il y a eu péché par vitesse sur la démolition de cette extension que je situe vers 1925 et qui n’était pas un élément patrimonial d’extrême valeur. L’intention de mes confrères est de reconstruire à l’identique ce qui a été détruit » confie M. Escande. « Aujourd’hui dans l’intérêt unique de cette demeure historique à valoriser, il faut apaiser le débat. La sagesse voudrait que tout le monde se retrouve autour d’une table pour une mise au point posée du dossier, qu’on refasse le point de l’affaire et des éléments patrimoniaux à préserver. L’administration doit jouer un rôle de modérateur. »

Une rupture serait perdant-perdant. « Personne n’y gagnera quoi que ce soit. Il ne faut pas tout arrêter. Si tout le monde s’en va, on aura un bâtiment ouvert aux quatre vents. Je rappelle que le bâtiment a été squatté, que des gens rentraient dedans. »

Pour cet expert du patrimoine, « la Villa Valmer du richissime Charles Gounelle, amoureux des arts, n’est pas un épiphénomène. Cette demeure historique s’inscrit à Marseille dans un ensemble de constructions au XIXe de la Corniche ». Il faut la respecter. Si le bâtiment n’est pas classé aux monuments historiques, ses décors intérieurs, eux, le sont : les plafonds peints, les peintures murales et les cheminées. Son étude a repéré d’autres éléments d’intérêt patrimonial comme les menuiseries, les gypseries, les baies et persiennes. « J’ai dit et rappelé à plusieurs reprises s’agissant de décors qu’il fallait bien se mettre d’accord avec l’architecte des Bâtiments de France. » Dès la diffusion par La Marseillaise des photos de destruction, l’ABF donnait aussitôt l’ordre au promoteur « d’interrompre immédiatement ces travaux ». « Cette ville s’autodétruit » se lamentait déjà l’un de ses lointains prédécesseurs...



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