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La carrière antique : le hasard responsable....

  • M B
  • 15 oct. 2017
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 août 2020


Je me suis permis de souligner les parties qui me paraissent importantes dans cet essai de synthèse.

Carrière antique de La Corderie à Marseille : essai de synthèse.

L’existence d’une carrière, supposée antique, sur un terrain vendu en 2013 par la Ville de Marseille à l’aménageur Vinci, est connue dès 2002.

Un permis de construire un immeuble a été déposé, et autorisé cette même année 2013 sur cette même parcelle.

Des sondages et des fouilles archéologiques préventives ont été menés sur place par l’institut National de Recherches en Archéologie Préventive (INRAP), qui ont confirmé et daté la carrière, dont les roches ont été utilisées dès le 6ème siècle avant JC pour construire la ville grecque qui deviendra Marseille.

D’après Philippe Mellinand, chef du chantier de fouilles de l’INRAP, un tel site est le seul connu en France et même dans le monde grec antique, associant de façon aussi évidente des roches aux diverses utilisations (fondations de murs , sarcophages, sculptures...) dont les habitants de la ville eurent besoin.

Techniquement, les fouilles semblent avoir été menées de façon très professionnelle mais leur interprétation à provoqué un tollé dans les milieux scientifiques.

En effet, les archéologues de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), dans une note du 2 août 2017, ont défini un e «zone à préserver compte tenu des enjeux archéologiques identifiés. Ils visent à permettre la conservation et la mise en valeur des éléments archéologiques les plus remarquables, mis au jour lors de la fouille menée par l’INRAP. Cette zone d’environ 600 m2 déterminée par les services de la DRAC est sanctuarisée ». (...)

La question qui se pose est alors : quels sont les «enjeux archéologiques identifiés» qui ont présidé à la décision de la DRAC et, donc, de la Ministre, de sanctuariser cette zone précisément, à part le fait du hasard, comme le mentionne Monsieur Delestre dans son entretien sur La Provence.com.

Il y a donc bien un conflit d’ordre scientifique, qui est déterminant compte tenu de la législation en vigueur sur la conservation du patrimoine.

Le monde scientifique et le hasard, même si ce dernier à parfois joué un rôle important dans certaines découvertes, sont deux manières très différentes de découvrir, analyser et étudier le monde passé, présent et à venir.

C’est pourquoi les scientifiques de haut niveau qui ont considéré que, contrairement à ceux de la DRAC, la carrière antique de La Corderie fait partie des découvertes majeures à conserver et valoriser en priorité, demandent des explications beaucoup plus sérieuses que celles du hasard dans la décision de bétonner 90% d’un tel site, partie essentielle de la mémoire des marseillais.

Alain NICOLAS, archéologue

Fondateur du Musée d’Histoire de Marseille

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